Conseils relatifs au port du masque dans les espaces collectifs en cas de flambée de grippe A(H1N1)

Recommandations provisoires

3 mai 2009

https://www.who.int/csr/resources/publications/swineflu/masks_community/fr/

Ce document fournit des recommandations provisoires relatives au port du masque [1] dans les communautés ayant signalé des flambées dues au nouveau virus grippal A(H1N1). Il sera révisé au fur et à mesure des données disponibles.

Généralités

À l’heure actuelle, tout laisse à penser que les gouttelettes respiratoires émises lorsqu’une personne infectée parle, éternue ou tousse constituent le principal mode de transmission interhumaine du nouveau virus grippal A(H1N1).

Toute personne en contact étroit (à moins de un mètre) avec quelqu’un qui présente des symptômes de type grippal (fièvre, éternuements, toux, écoulement nasal, frissons, douleurs musculaires, etc.) risque d’être exposée à des gouttelettes respiratoires potentiellement infectieuses.

Dans les établissements de soins, des études évaluant les mesures visant à réduire la propagation des virus respiratoires laissent à penser que le port de masques pourrait réduire la transmission de la grippe [2]. Les conseils relatifs à l’utilisation des masques dans le cadre des soins de santé sont accompagnés d’informations concernant les mesures complémentaires qui pourraient avoir un effet sur leur efficacité, par exemple une formation à leur bon usage, un approvisionnement régulier et un bon système d’élimination des masques usagés.

Mais, dans la collectivité, les avantages du port du masque n’ont pas été démontrés, en particulier dans les espaces ouverts, contrairement à ce qui se passe dans les espaces clos où l’on est en contact étroit avec une personne présentant des symptômes de type grippal.

Néanmoins, nombreux sont ceux qui souhaitent peut être porter un masque chez eux ou dans les espaces collectifs, notamment s’ils sont en contact étroit avec une personne présentant des symptômes de type grippal, par exemple en soignant des membres de leur famille. En outre, le port du masque peut permettre à un sujet présentant des symptômes de type grippal de se couvrir la bouche et le nez afin de contenir les gouttelettes respiratoires, une mesure qui relève des convenances en cas de toux.

Le fait de mal utiliser un masque peut en réalité accroître le risque de transmission au lieu de le réduire. S’il faut utiliser des masques, cette mesure doit être associée à d’autres mesures d’ordre général visant à prévenir la transmission interhumaine de la grippe, à une formation sur le bon usage des masques et à la prise en compte des valeurs culturelles et personnelles.

Conseils d’ordre général

Il est important de ne pas perdre de vue que, dans les espaces collectifs, les mesures d’ordre général qui suivent peuvent être plus importantes que le fait de porter un masque pour prévenir la propagation de la grippe.

  1. Maintenir une distance d’au moins 1 mètre avec toute personne présentant des symptômes de type grippal et:
  2. éviter de lui toucher la bouche ou le nez;
  3. garantir l’hygiène des mains en se les lavant fréquemment à l’eau et au savon ou à l’aide d’une solution hydro alcoolique,[3],surtout si l’on a touché le nez, la bouche ou des surfaces potentiellement contaminées;
  4. réduire autant que possible la durée passée au contact étroit de personnes potentiellement malades;
  5. réduire autant que possible le temps passé dans des endroits bondés;
  6. bien aérer l’endroit où l’on vit ouvrant le plus possible les fenêtres.
  7. rester chez soi si l’on ne se sent pas bien et suivre les recommandations de santé publique locales;
  8. rester autant que possible à distance des sujets bien portants (au moins un mètre);
  9. se couvrir le nez et la bouche d’un mouchoir ou de toute autre protection convenable afin de contenir les sécrétions respiratoires lorsque l’on tousse ou éternue. Le jeter immédiatement après usage ou le laver. Se laver les mains immédiatement après un contact avec des sécrétions respiratoires !
  10. aérer l’endroit où l’on vit en ouvrant le plus possible les fenêtres.

Si l’on porte des masques, il est indispensable de bien les utiliser et de les éliminer correctement si l’on veut qu’ils puissent être efficaces et pour éviter d’augmenter le risque de transmission associé à un usage inapproprié des masques.

Ces conseils sont tirés des pratiques adoptées dans les lieux de soins [4] et recommandent:

  1. appliquer soigneusement le masque de façon à recouvrir le nez et la bouche et l’attacher serré de façon à l’ajuster au mieux sur le visage;
  2. lorsque l’on porte un masque, éviter de le toucher – chaque fois que l’on touche un masque usagé, par exemple en le retirant ou en le lavant, se laver les mains à l’eau et au savon ou à l’aide d’une solution hydro alcoolique;
  3. lorsqu’il s’humidifie, le remplacer par un nouveau masque propre et sec;
  4. ne pas réutiliser des masques à usage unique; − jeter les masques à usage unique après chaque utilisation et immédiatement après les avoir retirés.

Bien que d’autres types d’écrans soient fréquemment utilisés à la place des masques médicaux standard (par exemple des masques en tissu, des écharpes, des masques en papier, des chiffons noués derrière la tête), on ne dispose pas de suffisamment d’informations concernant leur efficacité.

Si l’on utilise ces autres écrans, il ne faut les utiliser qu’une fois ou, s’il s’agit de masques en tissu, les laver soigneusement après chaque utilisation (c’est à dire les laver avec un détergent ménager habituel à température normale). Il faut les retirer immédiatement après s’être occupé de la personne malade, et se laver les mains tout de suite.

Notes

[1] Le terme «masque» utilisé ici comprend tous les masques faits maison ou improvisés, les masques contre la poussière et les masques chirurgicaux (parfois appelés «masques médicaux»). Ces masques se présentent sous plusieurs formes. Ils sont souvent à usage unique et qualifiés de chirurgicaux, dentaires, médicaux, d’isolement, à poussière ou laser. Les masques fréquemment utilisés en dehors des lieux de soins peuvent également être fabriqués à partir de tissu, de papier ou d’un matériau analogue. Les masques, les noms et les normes diffèrent selon les pays.

[2] Jefferson T, Foxlee R, Del Mar C et al. Physical interventions to interrupt or reduce the spread of respiratory viruses: systematic review. BMJ 2008; 336; 77 80.

[3] Dans les endroits où il y a des solutions hydro-alcooliques pour les mains et où la sécurité est correctement assurée (risque de feu et d’ingestion accidentelle), leur bonne utilisation (se frotter les mains pendant 20 à 30 secondes) peut être mise en avant comme moyen de désinfection.

[4] Prévenir et combattre les maladies respiratoires aiguës à tendance épidémique ou pandémique dans le cadre des soins